La Cour suprême des États-Unis confirme le blocage des déportations de Trump en vertu de la loi sur les ennemis étrangers

Le 7 avril, la Cour suprême a statué que ceux qui étaient expulsés en vertu de la loi devaient recevoir un avis adéquat les informant qu'ils étaient expulsés en vertu de cette réglementation, afin qu'ils puissent présenter un recours légal.


La Cour Suprême des États-Unis a confirmé ce vendredi le blocage des déportations de l'administration de Donald Trump selon la Loi sur les Ennemis Étrangers, une législation du XVIIIe siècle utilisée en temps de guerre.

Un communiqué de la Cour Suprême établit que demeure en vigueur l'ordonnance empêchant l'administration Trump de déporter des immigrants vénézuéliens en vertu de la Loi sur les Ennemis Étrangers.

À son tour, il a été instructé aux juges conservateurs du Texas qu'ils doivent offrir une audience aux Vénézuéliens détenus que l'administration Trump souhaite envoyer dans une prison au Salvador.

La décision révèle que les juges sont préoccupés par la pression de l'administration Trump pour accélérer les déportations et par le manque de volonté de certains juges pour protéger les droits au procès équitable.

En prenant connaissance du prononcé, le président des États-Unis s'est attaqué à l'organe judiciaire et l'a accusé de statuer que "les pires meurtriers, trafiquants de drogue, membres de gangs, et même ceux qui sont mentalement déséquilibrés, qui sont entrés dans notre pays illégalement, ne peuvent pas être expulsés sans passer par un long, prolongé et coûteux processus légal".

Selon Trump, ces personnes commettront "de nombreux crimes avant même de voir l'intérieur d'un Palais de Justice".

"Le résultat de cette décision permettra à davantage de criminels d'entrer dans notre pays, causant un grand tort à notre cher public américain. Cela encouragera également d'autres criminels à entrer illégalement dans notre pays, semant le chaos et la confusion partout où ils iront. La Cour suprême des États-Unis ne me permet pas de faire ce pour quoi j'ai été élu. Le dormeur Joe Biden a permis à des millions d'Étrangers Criminels d'entrer dans notre pays sans aucun « processus », mais pour les renvoyer, nous devons passer par un long et vaste processus", a-t-il déclaré.

Sans le dû processus

Le 7 avril, le Tribunal Suprême a statué que ceux qui étaient expulsés en vertu de la loi devaient recevoir un avis approprié indiquant qu'ils étaient expulsés en vertu de cette réglementation afin qu'ils puissent déposer un recours juridique.

Moins de deux semaines plus tard, le 19 avril, la Cour suprême a ordonné de suspendre une déportation d'immigrants au Texas après qu'il a été démontré qu'ils n'avaient pas la possibilité adéquate de défendre leurs cas.

Les juges conservateurs Clarence Thomas et Samuel Alito ont exprimé leur désaccord avec la décision de la Cour suprême.

L'intervention a répondu à un recours d'urgence présenté par l'Union Américaine des Libertés Civiles (ACLU), qui a dénoncé des tentatives de la part des autorités migratoires de relancer les déportations en utilisant cette loi.

« Nous sommes profondément soulagés. Ces personnes risquaient d'être envoyées dans des prisons brutales sans avoir eu un procès équitable », a déclaré Lee Gelernt, avocat de l'ACLU.

La Cour Suprême avait autorisé le gouvernement américain à appliquer cette ancienne législation, mais elle avait stipulé que les personnes concernées devaient être informées et disposer d'un délai raisonnable pour faire appel devant un tribunal. Les avocats des migrants détenus soutiennent que le gouvernement n'a pas respecté ces garanties minimales.

La Loi sur les Ennemis Étrangers

La Loi sur les Ennemis Étrangers a été adoptée en 1798 et n'a été invoquée que trois fois dans l'histoire des États-Unis. Son utilisation la plus récente remonte à la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'elle a été employée pour internement des citoyens américains d'origine japonaise.

Dans ce cas, l'équipe de Trump l'a utilisée pour justifier la déportation de plus de 200 Vénézuéliens, accusés d'appartenir à la bande Tren de Aragua, sans qu'il y ait eu de condamnation judiciaire.

Des avocats spécialisés en immigration ont dénoncé que certains détenus ont été contraints de signer des documents en anglais qu'ils ne comprennent pas, et qu'ils ont reçu des notifications les liant au crime organisé sans preuves suffisantes.

Questions fréquentes sur le blocage des déportations en vertu de la Loi sur les ennemis étrangers

Qu'est-ce que la Loi sur les Ennemis Étrangers et pourquoi est-elle pertinente dans ce cas ?

La Loi sur les Ennemis Étrangers est une législation de 1798 qui permet l'arrestation et la déportation de citoyens de pays ennemis pendant les conflits armés. Dans ce cas, le président Donald Trump l'a invoquée pour justifier la déportation d'immigrants vénézuéliens accusés d'appartenir à la bande Tren de Aragua, bien qu'il n'existe pas de guerre déclarée, suscitant un débat sur l'utilisation de lois anciennes dans des contextes actuels.

Pourquoi la Cour suprême des États-Unis a-t-elle bloqué les déportations basées sur cette loi ?

La Cour Suprême a bloqué les déportations parce que le droit à un procès équitable était violé. Les immigrants ne recevaient pas de notification adéquate ni le temps de contester leur désignation en tant que "classes ennemies" devant les tribunaux, ce qui est une exigence essentielle avant de procéder à toute déportation selon les normes établies par le tribunal.

Quelle a été la réaction de Donald Trump face au blocage des déportations ?

Donald Trump a critiqué sévèrement la Cour Suprême, l'accusant de bloquer sa capacité à expulser des immigrants qu'il considère comme dangereux sans un long processus judiciaire. Trump soutient que cette décision pourrait permettre à davantage de criminels d'entrer et de rester dans le pays, causant du tort au public américain.

Quel rôle a joué l'Union américaine des libertés civiles (ACLU) dans cette affaire ?

La ACLU a joué un rôle fondamental en la présentation de recours d'urgence pour arrêter les déportations. Son intervention a mis en lumière le manque de respect du processus légal et le risque d'envoyer des migrants dans des prisons dangereuses sans une chance équitable de se défendre. L'organisation a été un acteur clé dans la protection des droits légaux des immigrants dans ce contexte.

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