La stratégie de "faire semblant de résoudre" : Le régime cubain annonce la récupération de la centrale thermoélectrique de Cienfuegos

"Il ne reste plus que le processus de vidange de la turbine pour commencer le démarrage du bloc," ont indiqué les dirigeants, tentant d'embellir la crise énergétique avec un faux optimisme qui cache la réalité d'un système électrique en ruine.


La centrale thermique ‘Carlos Manuel de Céspedes’ de Cienfuegos avance lentement dans sa récupération après des mois d'activité intermittente et, ce vendredi, des techniciens de l'usine ont annoncé le succès des tests sur les vannes de sécurité du Bloc 3.

“Les essais sur les vannes de sécurité du bloc 3 de l'Entreprise Thermique de Cienfuegos sont concluants... Il ne reste plus que le processus de flushing de la turbine avant de commencer le démarrage du bloc”, a indiqué l'entreprise publique sur ses réseaux sociaux.

Captura d'écran Facebook / Cte Cmc

Selon la publication, la pression de la chaudière a été augmentée jusqu'à provoquer le déclenchement des vannes sous supervision technique. Après avoir réussi le test, les dirigeants de l'usine ont annoncé la prochaine étape de récupération, consistant en le processus de "flushing" : une manœuvre technique visant à nettoyer les systèmes de tuyauterie et à garantir leur fonctionnement avant la synchronisation avec le Système Électrique National (SEN).

Les deux actions, détaillées avec insistance sur les canaux officiels, font partie d'une narration qui vise à transmettre l'impression de progrès maîtrisés vers la récupération de la capacité de production électrique.

Alors que la crise énergétique du pays s'aggrave, le régime cubain déploie une stratégie de communication conçue pour donner une impression de transparence et d'efficacité.

Chronologie d'une crise prolongée

Le déclin de la centrale thermélectrique de Cienfuegos n'est pas nouveau. En août 2024, le gouvernement reconnaissait la nécessité de restaurer "petit à petit" la capacité de génération de l'usine, admettant déjà à l'époque les limites matérielles et techniques que le système traînait.

En octobre, une sortie inattendue de l'unité du système électrique national a été signalée, un incident qui a aggravé les coupures de courant dans tout le pays. Un mois plus tard, en novembre, il a été annoncé qu'une panne du Bloc 4 avait été résolue, mais le rétablissement complet ne s'est jamais concrétisé.

Entré dans l'année 2025, les autorités ont promis que la centrale serait opérationnelle dans la première quinzaine d'avril, générant des attentes qui allaient être interrompues le 16 janvier, lorsque un incendie de grande ampleur a gravement affecté le Bloc 4.

Quelques jours plus tard, il a été confirmé que le sinistre avait causé des dommages graves, forçant à reporter à nouveau sa réincorporation.

Cependant, en février, sans preuves solides de reprise, le gouvernement de Miguel Díaz-Canel a de nouveau promis une réactivation rapide, insistant sur un récit de progrès qui contrastait avec la dure réalité de la crise énergétique.

"Flushing" : un nouveau chapitre dans la stratégie de publicités partielles

L'annonce récente du début du "flushing" s'inscrit dans cette même stratégie de communication fragmentée.

Ce procédé, qui consiste en le nettoyage des systèmes hydrauliques par la circulation de fluides à haute pression, est une phase préparatoire technique nécessaire, mais n'implique pas immédiatement la capacité de génération effective.

Cependant, sa divulgation publique a été présentée comme un progrès significatif, renforçant l'impression qu'on travaille activement à la résolution du problème.

Tout comme les tests des vannes de sécurité, le "flushing" a été annoncé en termes techniques et minutieux, dans le cadre d'une série d'étapes qui, cumulées, visent à transmettre la sensation que le rétablissement du bloc est imminent.

Information dosée pour donner une impression de contrôle

Le régime cubain a choisi de doser l'information concernant la centrale thermique de Cienfuegos, en divisant chaque étape du processus en multiples annonces : d'abord des promesses de réparations, ensuite des "améliorations de tests", et maintenant des procédures techniques intermédiaires.

En fin, cette tactique vise à générer une perception d'évolution constante dans la gestion de la crise.

Pendant ce temps, la réalité énergétique du pays s'aggrave. L'Union Électrique de Cuba (UNE) a rapporté ce vendredi un déficit de génération projeté de 1 800 mégawatts (MW) pendant le pic de demande en soirée. Pour ce samedi l'estimation des coupures de courant dépasse les 1 700 MW.

En plus des dommages à l'usine de Cienfuegos, des pannes persistent dans les centrales thermiques de Mariel et Felton, des entretiens programmés sont en cours à Santa Cruz et Renté, et de graves limitations dues à un manque de combustible affectent les centrales de génération distribuée ainsi que l'usine au fioul de Mariel.

Bien que huit parcs solaires aient récemment commencé à fonctionner, leur contribution de 986 MWh ne parvient qu'à atténuer légèrement le grave déséquilibre structurel entre la production et la consommation.

La récupération partielle de la centrale thermique de Cienfuegos, communiquée de manière dosée et cérémonielle, devient ainsi un reflet clair de la stratégie du régime : montrer du mouvement là où il n'y a guère d'avancées réelles, dans une tentative de maintenir le récit officiel de progrès au milieu de la crise énergétique prolongée de l'île.

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