Un rebond historique à Wall Street a de nouveau placé Donald Trump au cœur d'une tempête politique et financière.
Après une semaine de chutes continues sur les marchés, une pause tarifaire inattendue annoncée par le président a provoqué un rebond explosif des indices boursiers, laissant beaucoup se demander : s'agissait-il d'une manœuvre stratégique pour stabiliser l'économie ou d'un acte de manipulation délibérée pour bénéficier à son entourage ?
La controverse a commencé lorsque, au milieu du chaos financier, Trump a lancé depuis son réseau social un message encourageant les citoyens à investir.
"¡¡¡C'est un grand moment pour acheter !!!", a écrit Donald Trump sur son réseau social Truth Social, juste au moment où Wall Street ouvrait une journée marquée par le rouge avec des baisses supérieures à 1 %, et quelques minutes après que le marché ait subi une chute accumulée de 10 % en à peine quelques jours.

À peine quelques heures plus tard, comme si cela faisait partie d'un scénario parfaitement chorégraphié, le Gouvernement annonçait une suspension partielle des droits de douane qu'il avait mis en place quelques jours auparavant, ce qui a entraîné des hausses record sur les marchés : le Nasdaq a grimpé de plus de 12 %, et le Dow Jones a connu sa meilleure journée en plus d'une décennie.
Maintenant, les législateurs et les analystes accusent le président d'utiliser son pouvoir pour provoquer des fluctuations boursières en faveur de ses alliés.
Ce que pour certains a été un acte de leadership et de confiance dans l'économie nationale, pour d'autres a été un mouvement suspectement rentable. Les critiques n'ont pas tardé à émerger des couloirs du Congrès et des cercles financiers : Assistons-nous à une manipulation du marché orchestrée depuis la propre Maison Blanche ?
Investisseurs chanceux… ou informés
Ceux qui ont suivi le conseil boursier de Trump - beaucoup d'entre eux, selon les soupçons, au sein de son cercle intime ou parmi ses alliés politiques - ont été récompensés par des gains millionnaires en quelques heures.
L'annonce ultérieure de la moratoire tarifaire de 90 jours (à l'exception de la Chine, à laquelle une augmentation de 124 % a été appliquée) a agi comme un ressort pour les marchés, qui avaient connu une chute libre pendant plusieurs jours.
La séquence temporelle a déclenché les alarmes à Washington. Des parlementaires démocrates - et également certaines voix républicaines - accusent le président de manipulation du marché et exigent une enquête sur ceux qui ont eu accès à ces informations et ont agi en conséquence.
"Ce n'est pas une coïncidence. C'est pump and dump au plus haut niveau du pouvoir", a déclaré le congressiste Mike Levin sur X, tout en appelant tous les membres du Congrès à révéler leurs transactions boursières récentes.
Tension au Capitole
Les doutes sur l'intentionnalité des messages de Trump sont parvenus jusqu'à un comité du Congrès, où des représentants démocrates ont confronté Jamieson Greer, envoyé commercial du président. Cependant, il s'est contenté de dire qu'il ne pouvait pas divulguer les conversations avec lui, ce qui a encore enflammé les esprits au Congrès.
Manipulation ou "rassurer les marchés" ?
La Maison Blanche a catégoriquement rejeté toutes les accusations.
"C'est la responsabilité du président de rassurer les citoyens et les marchés face à l'alarmisme des médias", a déclaré le porte-parole Kush Desai, qui a insisté sur le fait que les tweets de Trump visent à inspirer confiance, et non à manipuler.
Mais pour beaucoup, le schéma est déjà trop clair.
Incluso Richard Painter, ancien responsable de l'éthique sous l'administration de George W. Bush, a été catégorique : "Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement. Trump joue avec le feu", a-t-il déclaré.
Et maintenant, quoi ?
La situation pose un défi légal et éthique sans précédent. Bien qu'il n'y ait jusqu'à présent aucune preuve concluante que Trump ou ses proches aient commis un délit, les soupçons d'utilisation d'informations privilégiées et de manipulation du marché se font de plus en plus pressants.
De plus, la récente nomination de Paul Atkins, un allié de Trump, comme président de la Commission des valeurs mobilières (SEC) pourrait compliquer une enquête impartiale au sein de l'organisme de régulation.
En l'absence d'actions judiciaires concrètes, l'opinion publique et le Congrès semblent être le seul contrepoids. Car même si le marché se redresse, les questions continuent de flotter dans l'air : qui en a bénéficié ? Qui savait quoi ? Et combien de fois ce schéma pourrait-il se répéter ?
Pendant ce temps, le message reste visible sur Truth Social, comme un rappel que quelques mots présidentiels, prononcés au bon moment, peuvent bouleverser le monde financier... et également susciter le débat sur les limites du pouvoir.
Questions fréquentes sur la controverse de Donald Trump et la manipulation du marché
Pourquoi accorde-t-on à Donald Trump l'accusation de manipuler le marché boursier ?
Donald Trump est accusé de manipuler le marché boursier car, après un message sur son réseau social encourageant à investir, le gouvernement a annoncé une moratoire sur les droits de douane qui a provoqué un rebond significatif des indices boursiers. On soupçonne que cette séquence était délibérée pour avantager son entourage proche, car de nombreuses personnes au sein de son cercle intime auraient réalisé des gains millions.
Quel impact a eu l'annonce de la moratoire tarifaire sur les marchés ?
L'annonce de la moratoire tarifaire a eu un impact significatif sur les marchés, provoquant des hausses record. Le Nasdaq a grimpé de plus de 12 % et le Dow Jones a connu sa meilleure journée depuis 2008. Cette remontée contraste avec les baisses précédentes dues à la politique tarifaire initiale de Trump.
Quelles mesures les législateurs ont-ils prises face à ces accusations de manipulation du marché ?
Les législateurs, en particulier ceux du Parti démocrate, ont exigé une enquête sur qui a eu accès aux informations privilégiées et a agi en conséquence. Certaines législatrices, comme Alexandria Ocasio-Cortez, ont demandé que les congressistes révèlent leurs transactions boursières récentes afin de clarifier les opérations financières durant cette période.
Quel rôle joue la Commission des valeurs mobilières (SEC) dans cette situation ?
La Commission des valeurs mobilières (SEC) est l'organisme chargé de réguler et de superviser les marchés financiers aux États-Unis. Cependant, la récente nomination de Paul Atkins, un allié de Trump, en tant que président de la SEC pourrait entraver une enquête impartiale sur les accusations de manipulation du marché.
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